MEMOIRES DE CASTELBOUC © - Suite 5

Part 5

LE SIRE

 Ce château que nous avons découvert précédemment, appartient partout à l'homme le plus riche du pays, à celui qui détient la plus grande partie des terres environnantes (bois, landes, terres cultivées...)

 

Mais plus que sa richesse, c'est sa position dans la forteresse où il demeure, entouré de ses domestiques armés, les "sergents", qui le place très au-dessus de tous les autres propriétaires terriens.

Le châtelain est, en effet, le maître par excellence, le seul avec le comte et surtout l'évêque, que dans les  actes officiels on appelle "Seigneur" ou "Sire".
Son pouvoir est de même nature que celui du Roi, dont il procède : c'est le devoir (et le droit) de maintenir dans la région, la paix et la justice.
Le châtelain a aussi la mission de défense contre les ennemis de l'extérieur : en ce cas, lorsqu'il y a danger, il donne l'alerte en lançant, comme on dit , le "cri du château" ; il mobilise alors autour de lui les combattants, soumis, dès lors à une discipline stricte.
Mission aussi de justice à l'intérieur du groupe : comme les anciens rois, le châtelain est le pacificateur, celui qui apaise les discordes ; il châtie les crimes les plus graves, ceux qui brisent la paix et souillent la communauté : le meurtre, le rapt, l'adultère.
Il réunit autour de lui les assemblées où sont prises les décisions ; pour prévenir les désordres, il édicte les règlements et contraint à les observer.
Cette autorité est ainsi le bien personnel su Sire ; il l'a reçue par héritage, il en fait ce qu'il veut !!. Il l'exploite, aidé par ses gens, comme son domaine, comme ses moulins ou ses églises. Pour lui, le ban est source e profits, l'occasion d'infliger des amendes, d'extorquer des "cadeaux" à ceux qu'il protège. Il n'existe aucun recours contre lui ; aussi exige-t-il toujours davantage.
Notons toutefois l'existence de "la coutume" : c'est-à-dire l'ensemble des usages anciens, enregistrés par la mémoire collective ; ce droit, fluide certes, que l'on connait par les plus vieux du village, s'impose comme une législation intangible ...

à suivre...

MEMOIRES DE CASTELBOUC ©
Christine FIRMIN